La jeune enseignante-chercheuse a été récompensée pour son parcours exceptionnel en Intelligence Artificielle (IA), un domaine en cours de développement au Maroc.
– Vous avez remporté le premier Prix de la catégorie “Global AI Inclusion Award”, dans le cadre du prestigieux Prix « Women Tech ». Qu’est-ce qui a fait la différence par rapport aux autres candidates ?
– Ce Prix récompense les chercheuses en Intelligence Artificielle (IA) qui ont de l’impact. Le jury se base sur quatre critères, en l’occurrence le parcours, les projets, les recherches scientifiques menées et la promotion de l’environnement technologique de diversité à l’aide de l’IA. Les projets en robotique ou en Intelligence Artificielle, j’en ai plein. Les autres candidates également. Je crois que la différence se place au niveau du l’état d’esprit du chercheur.
– L’Intelligence Artificielle s’est beaucoup développée ces dernières années. Qu’en est-il actuellement ?
– Au Maroc, l’IA n’est pas très développée. Cependant, on commence déjà à avoir une prise de conscience par rapport à l’importance de l’IA. Beaucoup d’initiatives ont vu le jour, dont la création de l’Ecole Euromed d’Ingénierie Digitale et d’Intelligence Artificielle (EIDIA) ainsi que le programme Al Khawarizmi qui vise à financer des projets de recherche en Intelligence Artificielle, mais nous n’avons pas encore atteint le niveau d’avoir une industrie à grande échelle qui exploite l’IA. Heureusement que nous avons les ressources et les compétences humaines nécessaires, ainsi que les entreprises qui font de l’IT, et qui sont les pierres angulaires de cet édifice. Nous avons besoin de la bonne volonté du gouvernement pour renforcer davantage ce domaine prometteur et pour réduire le gap entre les industriels et le monde académique. En Afrique, le Maroc est parmi les pays qui ont accordé beaucoup d’attention à ce champ de recherche. D’autres pays du continent essayent, pour leur part, de le développer.
– Qui dit IA dit des outils onéreux. Est-ce la raison pour laquelle les jeunes s’y investissent peu ?
– Il y a des sous-domaines de l’IA, dont l’apprentissage automatique (machine learning) qui nécessite beaucoup de programmation et de mathématiques. C’est le sous-domaine le plus accessible au Maroc. Pour développer l’IA, nous aurons besoin de data centers, de serveurs puissants et de grandes capacités de calcul et de stockage. Ce n’est pas hors de portée. Mon message aux jeunes intéressés par l’IA est d’investir dans le sous-domaine du machine learning, en tenant compte de nos ressources.